[VI] L’égalité des sexes à l’école

Encore un tour du karma : au moment où mon cerveau est le plus réceptif aux manifestations quotidiennes du sexisme dans notre société, voilà que les suggestions de lecture de la reprise me proposent un article d’éduscol (le portail national des professionnels de l’éducation) intitulé : « Genre et pratiques scolaires : comment éduquer à l’égalité ? »

Je tiens pour universellement acquis qu’il ne fait pas bon naître femme à l’heure actuelle sur cette planète. Evidemment, c’est toujours pire « ailleurs » (je pense notamment aux Saoudiennes qui viennent tout juste de se voir accorder le droit de faire du vélo ! mais attention, voilées intégralement, toujours accompagnées d’un homme et dans les rues pas trop fréquentées par contre…) mais même en France, dans notre beau pays de l’égalité et de la fraternité, les droits de l’homme ne sont pas forcément encore universels. (sur plein de points malheureusement) C’est assez édifiant d’ailleurs qu’au lieu d’avancer sur le sujet, la société occidentale tend plutôt à reculer

Par exemple, les Lego, qui étaient avant unisexes, et présentaient des filles au même nombre que les garçons, se sont peu à peu sexualisés.

Cette pub symbolise pour moi le côté coopératif et créatif du jeu, et a le mérite de faire figurer un garçon ET une fille jouant ensemble. Eh ouais, c'est possible !!

Cette pub symbolise pour moi le côté coopératif et créatif du jeu, et a le mérite de faire figurer un garçon ET une fille jouant ensemble. Eh ouais, c’est possible !!

D’un côté, les Lego de bonhommes, avec de plus en plus d’armes à feu, des quêtes épiques et des objectifs comme sauver le monde et anéantir les méchants, et de l’autre, les Lego de demoiselles, déclinés en rose et en violet, agrémentés d’accessoires comme des fours pour cuire des cupcakes, ou des salons de beauté pour changer de coiffure.

Tintintintiiiiin !

Tintintintiiiiin !

En cadeau, voici une pub pour les Lego Friends, activez donc votre filtre révolté de féministe engagé-e, allez !

Autre chose qui me fait tiquer, c’est la pléiade de livres pour enfants ouvertement catégorisés « filles/garçons » : entre les collections spéciales véhicules dont les protagonistes ne sont que des garçons (La moto de Léo, La voiture d’Arthur…) et les livres d’histoires de princesses Disney… et tiens, cette dernière trouvaille aussi :

DVD genrés

Où on voit clairement que la petite fille peut : jouer à la marchande, sourire, être belle, populaire, et faire des cadeaux, pendant que le petit garçon, lui, peut : construire des robots, faire du sport, être fort, et même être un pirate !

(désolée, je suis un peu révoltée par ces DVD)

(attendez j’en remets une couche : vous avez vu que dans plus d’un tiers des épisodes proposés, le protagoniste du dessin animé n’est même pas une fille ? Trotro, Tchoupi, Samsam, Oui-oui… que des mecs tout ça ! Qu’est-ce qu’on envoie comme message aux petites filles ? que même dans un objet qui leur est destiné, elles ne sont même pas le personnage le plus important de l’histoire ? qu’il faut forcément un garçon pour faire une aventure un tant soit peu intéressante ?)

(/parenthèse féministe enragée)

Enfin bref revenons à nos moutons éducatifs : cet exposé de Nicole Mosconi montre que globalement, et contrairement peut-être à ce qu’on pourrait croire, les enseignant-e-s ont tendance à accorder plus d’attention aux garçons qu’aux filles dans une classe mixte.

Si les enseignant-e-s essaient de rétablir des interactions plus équilibrées, les garçons se plaignent d’être négligés et les enseignant-e-s aussi ont l’impression qu’ils-elles les négligent. Ce qui prouve bien que la norme explicite de traitement égal de toutes et de tous dissimule en réalité une norme qui commande de  » favoriser  » les garçons.

Cela est notamment lié au fait que les enseignant-e-s n’ont pas toujours conscience que les garçons ont plus tendance à s’imposer physiquement (et verbalement) dans la classe que les filles. Ils ont ainsi plus l’habitude de participer de manière spontanée (sans « lever le doigt », ce que pour ma part je trouve de toute façon un peu triste), d’interrompre leurs camarades, de lancer des plaisanteries. Les filles ont l’habitude, elles, d’être studieuses et silencieuses, de prendre le moins de place possible et de ne surtout pas de se faire remarquer. (en gros)

L’indiscipline des garçons est tolérée, vue comme un comportement fâcheux mais inévitable, alors qu’elle est stigmatisée et rejetée parfois violemment chez les filles dont on attend la docilité.

J’aime beaucoup la citation suivante :

On peut supposer qu’il y a un effet Pygmalion (un effet de prédiction auto-réalisatrice).

Ainsi, à l’école, les garçons apprennent à s’exprimer, à s’affirmer, à contester l’autorité de l’adulte, quand les filles apprennent à  » prendre moins de place « , physiquement et intellectuellement, à moins exprimer publiquement leur pensée, à se limiter dans leurs échanges avec les adultes, à être moins valorisées par les adultes, à se soumettre à leur autorité et à supporter, sans protester, la dominance de certains garçons.

L’école ne sert pas qu’à transmettre du savoir pur et dur, celui qu’on trouve dans les manuels (d’ailleurs on y reviendra) et dans le programme officiel. L’école transmet aussi du savoir-faire et du savoir-vivre, de manière implicite, par la façon dont sont régies les interactions entre les différents acteurs de l’enseignement. Une classe scolaire est une micro-société, et on apprend à y vivre selon des codes. Pour le bien de la société dans laquelle les enfants seront amenés à évoluer plus tard, je trouve important qu’on bouleverse ces codes s’ils ne sont pas bons. Ce n’est pas normal qu’implicitement, les petites filles apprennent qu’elles sont moins importantes que les garçons, par leur ressenti et leur vécu, parce qu’un instit a préféré interroger Jacques plutôt que Jeanne. Mais comme l’indique la suite de cette synthèse, les mécanismes mis en place chez l’enseignant-e qui opère ces différences sont presque toujours inconscients.

Que dire des manuels scolaire, donc ? je pense notamment aux livres de maths, dans lesquels il n’est pas rare de lire des stéréotypes et des clichés d’un autre âge… C’est trop souvent « Marie » qui fait les confitures ou qui est la secrétaire, et toujours « José » qui répare les voitures et qui est chef d’entreprise. (un rapport sur le sexisme dans les manuels de maths ici (c’est très bien foutu))

Sans parler des cours d’histoire où très très peu de personnages féminins sont abordés, tout comme en sciences les grands découvreurs et scientifiques sont-ils des hommes.

Peu de femmes actives dans la société ou dans la politique, ayant mené des actions importantes et positives, peu de femmes créatrices, dans tous les domaines des sciences, de la culture, sont mentionnées dans les diverses disciplines. Les garçons ont de nombreux modèles identificatoires, on cite beaucoup de  » grands hommes  » mais pas de  » grandes femmes  » – il suffit de prendre garde à l’incongruité de ces syntagmes. Les filles, donc, manquant de modèles de leur sexe, risquent d’avoir du mal à imaginer qu’elles pourraient apporter une contribution personnelle à un domaine de pratique sociale ou politique ou à la culture, la science ou l’art. Et – plus grave encore – les garçons de leur côté sont confortés dans leur conviction que les hommes sont supérieurs aux femmes, puisqu’il y a de nombreux  » grands hommes  » ou  » héros culturels  » et pas de  » grandes femmes  » ou d’  » héroïnes culturelles « .

En somme, filles et garçons apprennent ainsi que les filles et les femmes sont moins  » intéressantes  » et moins importantes que les garçons et les hommes, puisqu’elles ont si peu d’importance dans les savoirs et les manuels, et qu’il est donc légitime qu’elles aient une place secondaire comme elles ont une place secondaire dans la classe.

Ce passage me fait beaucoup réfléchir, en le partageant avec Monsieur chéri, il me dit d’emblée, « oui mais c’est pas faux qu’il y a plus de scientifiques hommes et d’hommes importants historiquement que de femmes, à part Jeanne d’Arc… »

Evidemment, la science est toujours considérée comme étant un domaine masculin, c’est toujours vrai quand on regarde le nombre de garçons qui choisissent de faire un bac littéraire (dans mon année : 3), et qu’il y a peu de femmes politiques, à plus forte raison dans le passé (si on est dans une époque sexiste, c’était évidemment bien pire il y a 100 ans… au Moyen-Âge on pensait que les femmes n’avaient pas d’âme…). Mais d’un autre côté, il y en a quand même eu, et je n’ai pas le souvenir qu’on ait fait plus que les mentionner en passant : quid de Marie Curie ou de la reine Victoria ? (dont je n’ai entendu parler en détail – et encore… – qu’en fac d’anglais !)

L’école lutte peu contre les stéréotypes qui étiquettent fortement les disciplines et les filières, ou les métiers sur le marché du travail : les mathématiques et la physique, c’est pour les garçons, comme les techniques industrielles, les lettres et le tertiaire, c’est pour les filles. […] Il faut ajouter que ces filières différenciées selon le sexe contiennent une hiérarchie de valeurs conforme à l’ordre social des sexes : les filières où sont majoritairement les garçons sont plus valorisées, les filières scientifiques par rapport aux filières littéraires et les filières techniques industrielles par rapport aux filières tertiaires, les classes préparatoires par rapport à l’université.

Humhum, j’ai encore le souvenir cuisant de mon prof de philo disant à une de mes amies qui décidait de partir en IUT (excellente élève, bac mention TB, tout le toutim) : « Comment ça ? Vous ne tentez pas une classe préparatoire ? Vous manquez d’ambition mademoiselle. »

Et de l’autre côté de la barrière, on a dit à Monsieur chéri (détenteur d’un bac L) qu’il avait choisi un bac « qui ne sert à rien » et que c’était « la solution de facilité »… (merci pour tous ceux qui ont vomi 8h de philo par semaine pendant un an…)

C’est vrai que d’une manière générale on entend plus de valorisation des filières professionnelles « de bonhommes » (menuiserie, ébénisterie, tous ces trucs qui demandent du savoir-faire et de la minutie) que les filières pro « de gonzesses » (secrétariat, esthétique, coiffure) qui souffrent de gros préjugés sur les capacités des étudiantes, qu’on qualifie souvent de « filières poubelle ».

La synthèse propose ensuite des solutions pour arranger un peu l’état catastrophique de l’éducation à l’égalité des sexes à l’école :

  • Rééquilibrer les interactions dans la classe
  • Gérer les relations entre pairs (« éviter tous les phénomènes ont les garçons prétendent affirmer leur dominance dans la classe : interrompre une fille interrogée pour répondre à sa place, lancer des plaisanteries sexistes… »)
  • Apprendre à critiquer les stéréotypes des manuels
  • Valoriser le rôle des femmes dans les contenus d’enseignement (et là l’auteure souligne à juste titre que c’est aussi aux concepteurs de programme d’y penser en amont, et pas aux enseignants de tout faire non plus)
  • Former les enseignant-e-s

Ce dernier point est particulièrement intéressant car il relève pour moi d’une approche très non-violente du problème :

[…] La mise en évidence de ces contradictions entre leurs croyances et leurs idéaux, leurs idéaux et leurs pratiques, porte atteinte non seulement à leur identité professionnelle mais aussi à leur identité personnelle : être mis en face des mécanismes de construction des inégalités entre les sexes dans les pratiques quotidiennes et ainsi des processus de différenciation et de hiérarchisation, c’est-à-dire de processus de domination implique de se situer soi-même dans ces processus, soit du côté des dominants, soit du côté des dominés.

En effet, je doute que les enseignant-e-s soient volontairement sexistes… malheureusement ils sont nés et ont grandi dans une société sexiste, et en sont donc inconsciemment imprégnés. Ca me rappelle une institutrice de maternelles qui continuait de jouer avec les garçons en laissant les filles ranger parce que « les filles rangent mieux, c’est plus facile, les garçons savent pas faire ça », avec la meilleure volonté du monde dans son intention.

Pour conclure, je trouve cette synthèse très éclairante et très bienvenue, sachant qu’elle parle d’une convention sur l’égalité des sexes datant de 2006 qui n’est ni connue du grand public ni appliquée de manière générale à l’école. L’école et la famille peuvent œuvrer ensemble pour abolir définitivement les préjugés et les stéréotypes sexistes qui font qu’en 2013 la culture du viol et le mythe de la victime consentante existent encore dans notre société éclairée

Plus tard, je compte bien discuter avec mes enfants des publicités sexistes qui pullulent de partout, de la représentation de la femme dans les films, les livres et les jeux vidéo – comme je le fais déjà avec Monsieur chéri, afin qu’ils aient un esprit critique bien affûté sur ce sujet

Et vous, vous faites quoi pour lutter contre le sexisme dès l’enfance ?

15 commentaires

  1. Super! Tu as tout dit. Je pense que tu as du le voir, mes je conseille à tout le monde le documentaire « La domination masculine », de Patric Jean
    => https://www.youtube.com/watch?v=eAsH-Kj9370
    Film en entier sur youtube.

    Et pour lutter contre se sexisme, mon fils a des petites voitures, un balais rose, des petits animaux, un fer à repasser, un poupon (qu’il aiiiiiiime), de la dînette, des cubes de constructions,…
    Alors il aime tout escalader, grogner, jouer à la dînette, tout casser, faire le repassage, faire mal au chat, dorloter le poupon puis le chat (hé oui finalement!), fabriquer des cabanes, fabriquer un garage pour voiture, passer des heuuuuuures à réparer fictivement son vélo ou le pneu de sa voiture (comprendre les pieds de l’armoire), me faire des massages, jouer avec une Barbie,…
    Je l’habille avec ce que j’ai, qu’on m’a donné, que je lui ai cousu, tricoté, que j’ai acheté d’occaz, avec la plus part du temps en tête : « Pense au prochain enfant, choisis mixte!! » Ce qui fait qu’on le prend encore parfois pour une petite fille, car j’ai horreur de me cantonner au bleu, quand bien même c’est ce qu’on trouve le plus…

    Et moi? et bien je l’allaite, j’ai une perceuse, je sais bricoler (ce dont j’ai juste besoin pour l’instant), je suis féminine, j’ouvre la porte aux messieurs et les laisse passer devant (ça me fait tjrs rire!) mais j’aime bien demander de l’aide pour ouvrir une bouteille et qu’on m’explique comment on débouche un évier! J’aime qu’on m’invite à danser et qu’on m’offre un verre. C’est un peu caricaturale, mais c’est juste pour dire que y a pas de raisons qu’on ne fasse pas ce qu’on a envie, sans se poser de questions.

    J’aime beaucoup les pédagogies des écoles nouvelles pour les jeunes enfants, en particulier Montessori et Steiner, où l’enfant est juste un enfant, et on privilégie sa part aux activités du quotidien ainsi que son imagination, quel que soit le sexe. Les ptits garçon peuvent apprendre à tricoter pour se faire un lutin, une famille lapins ou un porte monnaie, et les filles à poncer du bois pour obtenir des petits rondins de construction, une cane à pêcher des trésor ou juste un jolie morceaux de bois tout lisse.

  2. Je découvre ton blog aujourd’hui. J’ai déjà lu plusieurs articles et transféré ton lien. Tu résumes assez bien ce que je pense et que j’essaie d’expliquer autour de moi avec moins de talent.
    Sur le sujet de l’égalité des sexes à l’école je n’ai pas grand chose à ajouter si ce n’est que certains instit tentent d’avoir une attitude non sexistes et de valoriser également les filles et les garçons.
    J’avais envie de rebondir au sujet des jouets parce qu’en tant que tata de plusieurs fillettes je ressens les mêmes choses que toi devant les publicités et dans les rayons des magasins de jouets mais en tant que maman de deux petits garçons je m’insurge aussi face à cette omniprésence de la violence et de la compétitivité dans la majorité des jouets qui sont proposés aux garçons. En gros, les petits garçons n’ont pas le droits d’être sensibles, de créer, de faire des jeux calmes. Les jouets qui leur sont proposés sont souvent bruyants, violents, agressifs, mais c’est « normal parce que les garçons c’est plus violents que les filles, ça a besoin de se dépenser, alors que les filles c’est calme et posé » (c’est ce que j’entend tous les jours à la sortie de l’école, dit à haute voix devant les gamins, forcément)

  3. Merci pour cet article très intéressant! La publicité des DVDs m’a tellement fait halluciner que j’ai envoyé un email aux adresses citées au bas de la pub, espérons qu’ils-elles le lisent.

  4. A noter les éditions talents hauts qui sont une des deux maisons d’éditions jeunesse non sexistes dans le monde, et c’est français :)

  5. Salut, salut chère jeune idiote !
    Je suis ton blog depuis plusieurs semaines, depuis « la petite claque » précisément et je me permets d’intervenir aujourd’hui sur ce sujet cher à mon coeur de femme mais finalement d’être humain et surtout de maman.
    Alors pour commencer, une recommandation, si la question du genre t’intéresse particulièrement (et je parle ici du concept de genre en tant qu’étude des rapports sociaux hiérarchisant entre les sexes), l’anthropologie apporte un éclairage certain sur le sujet et je te conseille la lecture de Françoise Héritier, de Doris Lessing, sans oublier Germaine Tillion et j’en passe.
    Ensuite je suis effarée par la puissance et la pénétration (sans mauvais jeu de mots) des stéréotypes sexistes dans les esprits des hommes mais aussi et (si j’osais) je dirais même presque surtout des femmes autour de moi (beaucoup d’instits, de profs, des cadres d’entreprise un peu, pas trop quand même, quelques médecins) . J’aime à provoquer mes proches sur le sujet et c’est souvent qu’on croit m’envoyer dans les cordes en me balançant l’argument choc de la génétique, des hormones, de la masse musculaire supérieure des hommes et à ce propos, l’hypothèse de Françoise Héritier est tout aussi triviale que retentissante. En effet, de tout temps et de toute culture, la femme est sous alimentée (elle mange après les hommes, la viande réservée aux hommes…) mais pression de sélection obligeant, il fallait vivre malgré ces faibles apports (merci Darwin).
    Ensuite en tant que maman d’une part et future enseignante d’autre part, il m’est primordial de véhiculer l’idée que la personnalité des enfants ne doit en aucun cas être influencée par leur sexe et c’est en ça que je dis qu’il n’existe pas de différence de nature entre une fille et un garçon, en tout cas pas plus qu’entre deux filles ou qu’entre deux garçons. Quant à ceux qui utilisent la neurobiologie pour affirmer scientifiquement la différence entre les hommes et les femmes, je rigole, d’autant que les études se font sur des cerveaux adultes qui ont subi une vie entière de pressions sociales, d’éducation, de conditionnement sexistes.
    Malheureusement c’est un des critères de tri les plus prégnants encore à l’heure actuelle et à partir du moment ou il y a deux, il y a positif et négatif, péjoratif et mélioratif, dominant et dominé et c’est là-dessus qu’il faut travailler à travers notamment le renforcement positif des figures symboliques féminines, certes mais pas uniquement, d’autant que c’est sur les touts-petits qu’il faut agir pour faire changer « la norme ».
    Enfin, je voulais saluer tes talents d’écriture: billets, brèves et autres exercices d’une rafraichissante modernité. Et j’avoue (du haut de mon grand âge que je garderai secret) avoir été étonnée par la maturité de ta verve eu égard à la jeunesse de tes années.
    Merci !

    1. Je ne sais pas si la différence physique (musculaire, hormonale) est simplement alimentaire… (Par exemple, les végétariens ne sont pas sous-développés musculairement.)
      La question est plutôt : est-ce que les muscles, la testostérone, etc., peuvent justifier une hiérarchie ? Est-ce qu’un homme plein de testostérone et de muscles ne peut pas vouloir cuisiner ? etc. En quoi les muscles +/- développés déterminent des rôles ? une valeur ? un mérite ?

  6. Merci pour cet article très intéressant ! (Je dois accorder à ma maman de ne pas nous avoir cloisonné dans des rôles : oui les voitures étaient à mon frère, la dinette était mienne, mais on jouait ensemble aux voitures ou à la dinette.)
    Juste un petit grain de sel (oui je sais, c’était pas fondamentalement majeur) : « l’absence d’âme » des femmes pendant le Moyen-Âge, est manifestement une légende qu’on répète inlassablement. Tandis que je m’ennuyais lors d’une surveillance j’ai commencé à fureter dans ce livre : http://www.amazon.fr/Pour-finir-avec-Moyen-Age/dp/2020050749
    On découvre, précisément dans le chapitre « la femme sans âme », que les femmes avaient beaucoup plus de droits que dans les siècles qui ont suivi : elles pouvaient posséder des boutiques, etc., sans le consentement du mari, elles votaient (et c’était considéré comme normal), les épouses de souverain participaient au gouvernement, etc.
    Je découvre à l’instant un résumé de la confusion sur wiki : http://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A9gende_du_Concile_de_M%C3%A2con
    (Affirmer que Marie, mère de Jésus, n’avait pas d’âme auraient été assez bizarre…)

    D’ailleurs, un des facteurs révélateurs des stéréotypes hommes/femmes est le style vestimentaire. Au Moyen-Âge, les vêtements sont similaires entre hommes et femmes (tuniques amples…). Plus tard la femme devient « corsetée », petite chose fragile qui a tendance à défaillir. Et si aujourd’hui les vêtements féminins sont plus confortables, il y a toujours l’idée que des talons aiguilles sont « plus féminins » (mais pas pratiques pour courir attraper son train!), que globalement les vêtements « les plus féminins » sont les vêtements qui se distinguent le plus de ceux des hommes.

      1. A la fois, je ne suis pas partisane de tout vérifier/justifier tout le temps. Sinon on ne dit jamais rien. Donc voilà, c’était juste pour préciser ;).

  7. Encore un super article qui résume bien la situation. Des fois je voudrais prendre le temps d’écrire là dessus mais j’ai vraiment pas l’énergie, mais c’est agréable que d’autres personnes s’en chargent ;) je suis encore beaucoup plus intéressée et alertée sur ce sujet depuis que je bosse avec des enfants (ce qui est passionnant). Les enseignants ne sont pas du tout conscients de reproduire des clichés et stéréotypes, pourtant c’est malheureusement bien le cas, et il faut en parler pour casser cette « bulle d’innocence » et que davantage de monde ouvre les yeux… offrir des livres non sexistes comme cadeau peut etre un bon moyen ;)

  8. Terriblement vrai… Je m’inquiète de comment contrecarrer au mieux ce conditionnement sexiste dans l’esprit de ma fille qui va bientôt entrer à l’école… Quand je vois les petites filles d’aujourd’hui, je me dis qu’y a du boulot :(

  9. Bon j’avoue j’ai loupé des phrases. Je suis crevée, j’ai les yeux qui piquent, j’ai tout lu évidemment mais j’ai lu quelques phrases sans les « entendre ».
    Mais malheureusement tu a tout bon. Je n’ai jamais vraiment réfléchi sur le sujet même si je me rendais bien compte de tout ça. Je suis pas du genre à me faire des débats toute seule. ( Et puis tu sais bien que j’ai tendance à être trop dans ma bulle sans trop faire attention aux problèmes de société)
    Tu réfléchis bien à tout les trucs comme ça et j’aime bien. parce que c’est quelque chose que je devrais faire aussi mais bon.
    Je sais pas trop quoi dire d’auteur sur le sujet car tu as tout dis.
    Malheureusement notre société est pleine de crasses comme ça et peu de gens veulent faire changer les choses.
    Au boulot c’est exactement ça. Y’a les filles qui font des boulot de filles( prélèvement, étiquetage répartition ..) et qui sont toujours entre elles. Et les mecs qui portant les cartons, chargent les palettes, sont sur les machines etc. Dans un sens je me verrais mal dans un machine c’est sûr, mais je vois pas pourquoi on empêcherait une fille de le faire si elle en a envie.
    Je crois que la meilleure façons de lutter contre ça dès l’enfance c’est d’en parler, essayer de faire en sorte que les enfants ne soient pas enfermés dans un modèle imposés. Après il faut effectivement que les enseignants fassent quelque chose ( mais dans ce cas tout le monde doit faire quelque chose, les publicitaires, les politiques etcc.)

    1. Evidemment que tout le monde doit faire quelque chose ;) mais je pense que ça passe vraiment par un complet changement de pensée auprès des enfants, ce sont eux l’avenir de notre société…

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