éducation

[VI] Non-violent, l’isolement ?

Depuis des mois que je n’avais pas écrit pour les Vendredis Intellos, je n’avais pas vraiment pris le temps de me poser pour lire des articles, en ligne ou papier, sur l’éducation, l’enfance et la parentalité. Mais j’ai reçu il y a deux semaines la septième parution de PEPS, le magazine de la parentalité positive. A l’occasion de la 10ème journée de la non-violence éducative, l’équipe de PEPS a réalisé un numéro spécial comprenant un dossier intitulé « Punitions-récompenses, la valse de la manipulation« , et que j’ai trouvé très intéressant : il aborde pas mal de thèmes, c’est très vaste, complet, et toujours rédigé dans un style que je trouve effectivement positif et bienveillant.

J’avais bien envie de commenter tous les articles dudit dossier, mais j’ai du mal à me remettre dans le bain de l’écriture « sérieuse », alors je me contenterais de revenir rapidement sur l’article de Brigitte Guimbal appelé « Non-violent, l’isolement ?« , qui, comme son titre l’indique, revient sur la pratique du « time-out », souvent présentée comme une alternative non-violente à la fessée.

Brigitte Guimbal commente ainsi un rapport du Conseil de l’Europe (La parentalité positive dans l’Europe contemporaine) :

[…] L’isolement et le retrait de privilèges y sont présentés comme les solutions les plus efficaces pour éviter que les « comportements indésirables […] se généralisent », sans que les mécanismes de cette efficacité soient mis en question. Ainsi, on peut y lire que l’enfant en isolement va faire « une démonstration de comportement émotionnel », mais que si le parent ne réagit pas, « la fréquence de ces crises diminue ». « De cette façon, les sentiments de l’enfant ne nuisent pas à l’estime qu’il a de lui-même, malgré les réactions parfois intenses. » On y lit aussi : « Avec les enfants en âge préscolaire, on a constaté que l’isolement (qui consiste généralement d’un retrait de l’attention parentale positive) renforce l’obéissance (de 25% à 80% environ). »

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[VI] L’éducation sexuelle des garçons : coup de gueule

En ce moment, je suis une insurgée. Du genre bien comme il faut. Entre le Manifeste des 343 salauds (ces 19 ploucs…), le Dico des Filles 2014-qui-vient-en-fait-du-Moyen-Âge, et rien qu’hier ma découverte des touchers vaginaux sur des femmes endormies au bloc opératoire, figurez-vous que ça va pas fort et que j’ai mal à ma sécurité sexuelle.

J’avais envie de vous parler de cet article sur LeMonde.fr, qui est censé enjoindre les parents à s’intéresser d’un peu plus près à l’éducation sexuelle de leurs garçons (je dis censé parce que j’ai beau être tout à fait réveillée, j’ai pas trop saisi le véritable but de cet article, à part les citations de James Baldwin que je trouve très percutantes), et puis finalement je suis pas trop d’accord avec ce que dit la nana… Par exemple, elle dit :

Certes il est souhaitable que les garçons aient une connaissance solide de l’anatomie féminine, de la menstruation, de la contraception… Mais qu’en est-il de leurs propres troubles troublants ? L’effet de la montée des hormones n’est pas le même chez le garçon que chez la fille. Qu’est-ce qu’avoir un corps masculin désirant, bandant, frémissant, vulnérable, bouleversé ? Que faire des fantasmes qui tourmentent ? Peut-on se donner soi-même du plaisir hors culpabilité… et hors vulgarité ? Que faire de l’amour, de la jalousie, de l’impuissance, de la dépression post-coïtale ? Que faire des passions et peurs que suscite la sexualité masculine naissante, souvent totalement obsédante ?

Et je suis pas du tout d’accord. Je trouve que parler de l’anatomie féminine, de la menstruation et de la contraception aux jeunes hommes, c’est pas assez. Déjà, mettre la contraception dans la même case que « ces problèmes de filles », c’est un peu passer à côté du fait que la contraception c’est une histoire de couple : les hommes aussi peuvent gérer la contraception, ça fait aussi partie de « leurs troubles troublants », c’est eux qui seront pères s’il y a un défaut de contraception. Ensuite, c’est pas ça l’essentiel. (suite…)

Je suis nounou

Si tu me suis sur Twitter, tu as dû suivre un peu mes pérégrinations, mon angoisse ne plus avoir une thune pour payer EDF, et ma soudaine recherche frénétique d’un job. Si tu me suis un peu sur Facebook, ou que tu me connais, par ailleurs, tu sais que dans la vie moi ce que je kiffe, ce sont les mômes, et que j’envisage difficilement de faire autre chose comme travail qu’un truc en relation avec les enfants.

J’ai donc postulé pour trente mille jobs et j’ai eu trois réponses dont deux négatives, mais là où la vie est bien faite, c’est qu’on m’a aussi fait des « propositions spontanées », depuis un groupe Facebook que j’affectionne tout particulièrement. Je l’aime car on y parle parentalité et éducation bienveillante et respectueuse, et que contrairement à 98% des autres sites du monde de l’internet traitant des mêmes sujets, j’y ai moi aussi mon mot à dire, bien qu’ignorante nullipare pleine d’idéaux et d’illusions.

Intervenir sur ce groupe (un truc de bisounours je te raconte même pas) m’a fait faire de jolies rencontres… et m’a fait décrocher un boulot. Je garde maintenant deux petits bonhommes en bas âge, pendant 16 heures par mois. Jeudi dernier, j’ai fait ma première « vraie » garde : papa et maman se sont offerts un cinéma et j’ai géré dîner, jeu et coucher des enfants.

Appelons-les Le Petit et Le Grand. (parce qu’il y en a un petit et un grand) (suite…)