féminisme

Pas sans mon consentement !

Il y a un peu plus d’un an, j’écrivais l’article de ma vie, un peu, celui qui m’a révélée au grand jour comme faisant partie de ces féministes enragées, celui qui m’a valu de belles expériences et de mauvais jours : Mon corps m’appartient. J’y exprimais avec une rage un peu naïve – je crois avoir un peu mûri depuis – et sans avoir pris de recul, ma colère face à une société qui se permet d’instrumentaliser le corps féminin, à le traiter comme un objet, de désir, de moquerie, de satisfaction sexuelle… Aujourd’hui, si mes publications féministes se font plus rares, et si j’ai décidé de faire prendre un autre tournant à ma ligne éditoriale sur ce blog (et surtout sur le prochain), je reste engagée et militante. Et je veux toujours que mon corps m’appartienne.

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Un été à poils

NB : tout ce que je m’apprête à dire est strictement personnel. Ce sont des réflexions que j’ai menées, des questions que je me pose, en aucun cas je ne prétends donner ni conseils ni leçons, je souhaite vraiment parler de moi.

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Je ne me souviens pas de la première fois où j’ai rasé mes jambes, ainsi que mes aisselles. Ca devait être assez tôt, car j’ai eu la grande chance d’avoir une puberté précoce, et j’étais la seule de mes camarades à devoir, au choix, assumer mon pelage (un duvet trop foncé pour passer inaperçu, O Sole Mio l’héritage italo-espagnol) ou m’en débarrasser. Je me souviens du regard épouvanté de ma chère maman quand elle a réalisé ce que j’avais fait subir à mes poils : elle me trouvait bien trop jeune, et aussi elle tient le rasoir en horreur. Elle a essayé pendant de longues années de me faire tester d’autres méthodes d’épilation, m’a proposé d’aller chez l’esthéticienne, la cire froide, l’épilateur électrique, la crème dépilatoire, mais comme j’ai toujours été la plus grande des flemmardes, mes bonnes résolutions ne tenaient pas plus de deux semaines et je finissais toujours pas dégainer le rasoir.

Parce qu’en plus d’être très brune et assez poilue, j’ai le poil vivant et enthousiaste : quand une épilation est censée être « garantie jusqu’à quatre semaines », la mienne restait rarement satisfaisante plus d’une semaine et demi, probablement aussi parce que j’étais une psychopathe et parce que j’étais persuadée que j’allais me faire lyncher à coup de chewing-gums à moitié mâchés par la France entière si j’osais sortir avec une petite repousse. Il faut dire qu’en la matière, le collège n’a pas été tendre et si aujourd’hui, je ne peux plus vraiment en vouloir à mes camarades qui étaient comme moi sous le joug des diktats, à l’époque c’était une torture. Je me souviens plus particulièrement des séances de piscine, en cinquième, quand il fallait se changer dans les vestiaires communs (un véritable plaisir à l’adolescence, où chacun-e est super à l’aise avec son corps évidemment), et où j’avais omis de m’épiler. Ces délicieux moments font partie des plus humiliants de ma vie. Et il y en a eu, je vous assure, parce qu’avant d’être une petite rebelle de la forêt qui ne porte que très peu d’intérêt à ce qu’on pense d’elle, j’étais cré cré fragile.

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Sortir de la piscine et me pavaner en maillot de bain, avec mes poils : je peux le faire.

Sortir de la piscine et me pavaner en maillot de bain, avec mes poils : je peux le faire.

Bref. Revenons à notre laine de mouton. (suite…)

Faut-il se forcer à faire l’amour ?

Ne vous inquiétez pas, je ne suis dans les parages que l’histoire de quelques paragraphes, avant de retourner dans un pays merveilleux peuplé de jeux vidéos, de riz à l’avocat et de monoï. Mais vous savez que je ne suis jamais très loin quand il s’agit de crier un bon coup, et là…

AuFeminin.com demande « Faut-il se forcer à faire l’amour ?« .

Je réponds :

NON.

Voilà, ce sera tout. A + pour de nouvelles aventures.

Plus sérieusement, il apparaît qu’en 2014 il soit toujours nécessaire de se poser ce genre de questions, quand la réponse est, d’après moi, claire, limpide et évidente, comme vous avez pu le constater. L’article d’AuFeminin.com est un peu critique, à mon avis pas du tout assez, me voici donc montée sur mes grands chevaux pour balancer des claques à qui de droit.

Lorsqu’on aborde la sexualité, il est très facile de tomber dans pas mal d’écueils tous plus épineux les uns que les autres. On peut par exemple ne parler que du sexe hétéro. Ou alors, on peut oublier que l’asexualité existe, et que ce n’est pas une maladie. On peut perpétrer le mythe ultra-répandu que la sexualité féminine est un mystère, que personne ne sait rien sur le sujet, et que c’est pour ça que les femmes ne jouissent jamais. (et surtout pas parce que les hommes baisent mal, n’importe quoi voyons, je vois pas ce que vous voulez dire) On peut aussi dire que le désir sexuel est optionnel voir capricieux chez les femmes, mais qu’il est omniprésent chez les hommes. On pourra même pousser jusqu’à dire que quand un homme reste sur la béquille, il souffrira atrocement, et franchement, ça c’est pas cool. Donc forcément, on finira par dire que parfois, il faut « se forcer », pour le bien-être de Monsieur, du couple, de la société toute entière. (le sachiez-tu ? les conflits internationaux sont dus essentiellement à des Premières Dames qui ont trop souvent la migraine)

Si vous retrouvez TOUS ces ingrédients dans un même article, vous pouvez fermer le magazine ou la page internet et aller vous cuisiner un marbré végane facile sans prise de tête. (si si, j’ai ça sous la main, eh ouais) Et surtout, n’accorder aucun crédit à ce que vous venez de lire. (suite…)