Voilà une question que je me pose depuis un moment. Lorsque je vous parlais de méditationS, je vous présentais une app, Insight Timer, qui permet de chronométrer son temps de méditation et d’entrer dans une communauté virtuelle de méditants – bien réels, eux, rassurez-vous. Déjà, un coin de ma tête s’était demandé si ce n’était pas un peu paradoxal, d’utiliser mon smartphone, symbole criant du consumérisme, comme aide dans un acte aussi minimaliste que la méditation.
La génération du numérique
Au quotidien, je suis hyperconnectée. Je fais partie de la génération qui a grandi avec Internet, littéralement : c’est arrivé chez moi lorsque j’avais 9 ans, et l’avant-Internet est un souvenir un peu flou, comme le sont les souvenirs de l’enfance. C’est la même génération qui voit les avancées technologiques se succéder à un rythme dingue, passant de la VHS au téléchargement en peer-to-peer d’un film de plusieurs gigas en quelques secondes, du gros ordinateur tournant sur Windows 98 à la tablette ultra-light dotée d’un clavier qui se clipse et se déclipse à l’infini pour plus de mobilité. La high tech, c’est pour moi un terme un peu dépassé, parce que c’est la tech dans laquelle je baigne, et avec laquelle je vis chaque jour. Dans notre petit appartement, on trouvera trois smartphones, trois ordinateurs portables, la fibre optique, mais pas de télé, pas de chaîne hi-fi, ni de poste de radio.
Quand je pense à ma relation à la technologie, si fluide et naturelle, je pense souvent à ma grand-mère, à sa platine de vinyle et à ses petites fiches pour apprendre à dompter son ordinateur et sa boîte mail. Je pense à son regard presque effrayé quand j’ai imprimé une recette enregistrée dans les notes de mon téléphone en l’envoyant sur l’imprimante de la maison via la Wi-Fi. Les temps changent, les nouveaux gadgets s’accumulent et les « dernières générations » s’enchainent à la vitesse de l’éclair, au rythme d’un nouvel iPhone par an. (j’exagère à peine)
Toute cette longue introduction pour parler du sujet qui m’intéresse : quelle place peut-on laisser à la technologie, quand on aspire à un mode de vie plus lent, plus minimaliste, plus axé « être » que « avoir » ?